Avis de lecteurs

par Amghost sur Babelio
Selma, Alabama de Joe Garix:
Je qualifierais cette courte nouvelle de descente en apnée dans les
sentiments de la narratrice Selma, qui avait tout pour être heureuse et
qui vit une vie sans souci jusqu'à ce qu'elle retrouve par hasard la
trace d'un amour de jeunesse, une passion retrouvée mais déjà perdue
(car elle apprend sa mort). Une passion que l'on pourrait considérer
même à un moment comme toxique mais qui a marqué sa vie.
J'ai particulièrement apprécié le style d'écriture de l'auteure, épuré
et direct, qui a réussi à décrire avec justesse et pudeur les
tourmoiements de Selma, les émotions qui l'ont accompagnée tout au long
de son périple, pour revoir une dernière fois l'homme qu'elle a un jour
aimé et faire le deuil de cette relation entièrement. En outre,
l'auteure apporte des éléments fantastiques, appuyés par des coïncidences qui mettent les nerfs du personnage principal à rudes
épreuves, qui créent le suspense et tiennent le lecteur en alerte
jusqu'à la fin. C'est le principal atout de cette nouvelle de quelques
soixante-dix pages, qui se lit vraiment très vite.
Enfin, l'auteure cite plusieurs chansons qui marquent toutes les étapes
importantes de cette nouvelle et donne un côté roadmovie.
J'ai été
peut-être un peu déçu par la fin qui arrive trop vite et que je ne veux
pas dévoiler, pour vous laisser la surprise. À vous de vous faire votre
propre avis. Je pense que j'aurais terminé le livre deux chapitres plus
tôt, même si cela pourrait sembler un peu trop sombre, d'où peut-être la
fin choisie par l'auteure (ça reste bien entendu mon avis et c'est
complètement personnel).
Pour conclure, ce court récit est une belle découverte que je vous conseille sans hésiter !
par Elea2020 sur Babelio
(sur Selma, Alabama)
J'ai
apprécié cette lecture au format atypique, qui épouse bien le genre, et
cette nouvelle m'a fait passer un bon moment, elle est agréable à lire.
Selma
est une jeune femme fragile et fantasque, un brin borderline, surtout
dans son passé. Elle vit aujourd'hui avec son mari dans une belle maison
près de l'Océan, et se croit heureuse. Toutefois, elle reçoit un choc
lorsqu'elle tombe sur un article de presse, lui révélant la noyade
accidentelle de son amour de jeunesse, Mark Stoker. Elle sombre un peu,
puis décide de se sortir la tête hors de l'eau en prenant dix jours de
vacances pour se rendre là où Mark est mort, en Alabama, aux Etats-Unis.
Cette décision ouvre une parenthèse qui sera peut-être voyage léger sur
les traces du passé, ou gouffre empli de tout ce qui a été manqué.
Des
années auparavant, Selma a vécu une passion tumultueuse avec le jeune
homme, timide et sauvage, mais follement épris d'elle et très sérieux
dans son engagement. Ils ont vécu en huis-clos leur passion, mais
l'amour de Mark a fini par devenir une prison pour Selma, qui s'est
échappée en lui faisant une promesse qu'elle n'a pas tenue. Elle sent
que, pour se pardonner et faire son deuil, elle doit aller lui parler,
là-bas, et ces quelques jours lui permettront de vivre en toute liberté,
de renouer avec sa jeunesse et de "rencontrer" Mark une dernière fois.
Simultanément, sur sa route, des signes, des coïncidences ne cessent de
se produire et l'intriguent.
C'est un récit de qualité qu'a produit Joe Garix,
avec une analyse fine de la psychologie des personnages, et un sens
achevé ou très travaillé du rythme et de la temporalité. Cela sonne
juste, on finit par avoir l'impression d'être Selma et de voyager comme
elle, les descriptions sont réussies, évocatrices, de même que les
notations sensorielles qui nous immergent dans ce décor séduisant d'une
petite ville américaine... sur une bande son choisie en relation avec
l'intrigue - les titres sont rassemblés en fin d'ouvrage.
par Elea2021 sur Babelio
( NOX)
Voici
une auteure dont je suis attentivement les publications, car j'ai
découvert chez elle, avec Selma,
Alabama,
un ton et des thèmes uniques, une petite musique atypique et
charmeuse. Je me retrouve étonnamment dans ses pages, que je
soupçonne d'être autant universelles qu'elles sont singulières.
Comme les cocktails parfumés qu'elle affectionne ou les bons vins
(l'Irouleguy - les Basques comprendront), une fois qu'on goûte à sa
plume, il est difficile de s'en passer.
Dans
ces deux nouvelles, marquées par une unité de ton tout en offrant
la diversité souhaitée, Joe reprend la trame de l'errance, de la
quête personnelle de sens et d'identité. Il s'agit toujours de
déambulations au hasard, souvent dans une ambiance onirique, parfois
cauchemardesque - il émerge dans ces derniers récits un thème
supplémentaire, celui de la maltraitance, du personnage d'une mère
ogresque, hautement toxique, perdue depuis longtemps, à la dérive
dans sa folie méchante et dangereuse.
Dans
la première nouvelle, Alix rencontre au fil des lieux qu'elle
fréquente des personnages, qui apparaissent pour la conseiller ou
lui livrer de fugitifs éléments de réponse, comme Oneiros, ou
comme le psychiatre qu'elle croise à plusieurs reprises. Des
événements inquiétants ont lieu autour d'elle, et elle perd pied
peu à peu à la recherche de la vérité. Heureusement, elle peut
compter sur la protection avisée de son amie d'enfance, Ariane. le
thème de la nuit empreint fortement cette nouvelle, de par la
configuration spatio-temporelle du récit, ainsi que les promenades
en rêve, pour "embrasser Hypnos".
Dans
la seconde nouvelle, Sarah, partie pour faire un simple crochet à la
demande de sa tante (il s'agit de déposer un cierge et de prier pour
la guérison de son oncle), se retrouve piégée à Lourdes. Elle
décide d'en prendre son parti et de découvrir la ville au hasard :
ses déambulations la mènent en divers lieux, in-muros ou
extra-muros, connus ou moins connus ; la nouvelle a un ton plus léger
que la précédente.
J'ai
vraiment apprécié ces deux récits - et pour tout dire, le second
m'a presque donné envie de visiter Lourdes... Je ne rejoins pas
nécessairement l'intérêt pour l'ésotérisme dont nous fait part
l'auteure, même si la spiritualité m'intéresse - mais somme toute,
nous avons bien tous nos grigris pour vivre, non ? C'est un réel
plaisir que d'approfondir son univers, de mieux connaître ce profil
qui se dessine derrière les différents avatars de ses personnages
féminins, de jeunes femmes en errance, solitaires, à la fois
fragiles et fortes, cherchant à refermer définitivement la page
d'un passé douloureux, fût-ce par la fuite. L'auteure écrit bien,
a un style à la fois poétique et direct, percutant.
par La Page de Rita sur Twitter
(sur Selma,Alabama)
Reçu aujourd'hui cette très jolie découverte faite sur Babelio. Lue d'un trait. Un amour de jeunesse (me fait penser à "Joséphine" de Jean Rolin). Courts chapitres fulgurants, un road-trip à la recherche de cet amour perdu.